Source: АrсhDаilу
L’installation d’Annabel Karim Kassar au V&A Museum de Londres explore la reconstruction de l’architecture de Beyrouth
Dans le cadre du London Festival of Architecture, l’architecte franco-libanaise Annabel Karim Kassar et son studio primé AKK ont dévoilé une nouvelle installation au Victoria and Albert Museum de Londres intitulée The Lebanon House: Saving a home, Saving a city. L’installation explore les conséquences de l’explosion de Beyrouth et la reconstruction de la ville avec une réplique grandeur nature d’une maison libanaise typique, l’une des rares maisons ottomanes-vénitiennes classiques restantes dans le vieux Beyrouth, ainsi que des films documentaires.
Le 4 août 2020, la capitale libanaise a connu l’une des explosions les plus dévastatrices au monde à la suite d’une cache mal stockée de produits chimiques à base de nitrate d’ammonium dans la ville portuaire de Beyrouth. Plus de 200 personnes ont été tuées et des milliers ont été gravement blessées, et 300 000 habitants se sont retrouvés sans abri. Le patrimoine architectural de Beyrouth, qui comprend les langues vernaculaires phénicienne, classique, byzantine, ottomane et vénitienne, était en grand danger car l’explosion a touché l’une des parties les plus historiques de la ville.
Avec le défi de préserver l’identité culturelle et architecturale de la ville, l’élément principal de l’exposition est une reconstruction grandeur nature de la façade de Bayt K, une maison traditionnelle libanaise construite dans le quartier historique de Gemmayzeh, remontée par des artisans beyrouthins. La structure présente la triple arcade, marque de fabrique de l’architecture libanaise traditionnelle du XIXe siècle. Parallèlement à l’installation, une plate-forme numérique pour les visiteurs sert de guide et de base de données d’archives aux nombreux éléments architecturaux qui constituent la maison libanaise, des plafonds peints en plâtre aux toits en bois, balcons et corniches, qui caractérisent tous le célèbre vernaculaire de la ville. .
En plus de l’installation principale, l’équipe d’AKK a réinterprété le « Liwan » traditionnel, un petit salon dans le hall d’entrée d’une résidence libanaise typique. Les architectes ont recréé l’agencement des sièges à l’intérieur de ces espaces de réception et les ont complétés par des matelas colorés pour inviter les visiteurs du musée à s’attarder et à contempler.
Cette nouvelle itération, La Maison libanaise : sauver une maison ; sauver une ville, cherche à exprimer d’importantes leçons de restauration et de rénovation urbaines qui peuvent être appliquées ailleurs ; que les communautés locales et internationales doivent être mobilisées et impliquées directement, pour protéger leur patrimoine urbain commun. Et cette restauration ne consiste pas à recréer une histoire synthétique mais à trouver un nouveau but vivant pour les bâtiments traditionnels. -Annabel Karim Kassar
AKK a également commandé trois films documentaires aux réalisateurs Wissam Charaf et Florence Strauss qui explorent l’impact émotionnel de l’explosion. Les films présentent des interviews de personnes de toute la ville, examinant les effets émotionnels et physiques de l’explosion sur divers groupes démographiques et espaces publics et privés. L’installation sera ouverte aux visiteurs au-delà du festival jusqu’au 21 août 2022 avec une série de conférences éducatives animées par Annabel Karim Kassar se déroulant tout au long de sa durée.
Source: АrсhDаilу